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a
fair amount of killing
THEORIE
COMMUNISTE
&
Alcuni fautori
della comunizzazione
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Commentaires sur la version
italienne
A la suite de réunions
publiques en Italie sur les livre le Démocratisme radical
et le Moyen-Orient (Ed Sénonévéro), les
participants de Théorie communiste et Alcuni fautori
della comunizzazione [Quelques partisans de la communisation –
n.d.a.] ont décidé d'élaborer un texte sur la guerre
actuelle.
Nous sommes arrivés à une compréhension commune
sur un grand nombre de points :
- le sens de la guerre actuelle ;
- la restructuration du capital ;
- le cycle de luttes passées (le programmatisme) ;
- le cycle de luttes actuel ;
– la caractérisation du démocratisme radical ;
- le sens global du mouvement pacifiste.
Cependant, malgré une extrême proximité, les textes
italien et français ne sont pas la stricte traduction l'un de
l'autre et vice-versa. Sur quelques points ces textes représentent
deux versions d'un travail commun.
Nous sommes très critiques sur l'utilisation de la notion d'Economie
telle qu'elle est effectuée dans le texte italien. Utilisée
ainsi la notion déplace la contradiction interne du mode de production
capitaliste entre le prolétariat et le capital en une domination
du capital sur la société. Lié à cette première
notion nous sommes plus que réservés sur le concept de
“biopolitique”. De notre côté nous insistons
plus que la version italienne sur l'importance de la lutte de classe
comme dynamique constitutive de ce nouvel ordre mondial et sur la diversité
de son déroulement et de ses résultats selon les échelles.
En ce qui concerne le dernier chapitre de ce texte, la principale divergence
porte sur l'appréciation du mouvement d'opposition à la
guerre (c'est la plus importante de celles que nous signalons). Il semble,
à la lecture de la fin de la version italienne, que l'opposition
à la guerre suscite des ”luttes de masse” dont les
caractéristiques diffèrent de la “mise en scène”
démocrate radicale du mouvement pacifiste et qui échapperaient
à ce cadre limité. Nous sommes sceptiques sur l'existence
de ces “luttes de masse” qui, à l'intérieur
du mouvement, différeraient du pacifisme. Nous pensons que ce
qui est massif c'est le mouvement pacifiste en ce qu'il est démocrate
radical. Le mouvement pacifiste ne cache rien et ne met pas en scène
de façon à la rendre inoffensive un opposition à
la guerre radicale, massive et non symbolique. Quelque soit ses méthodes,
en tant qu'opposition à la guerre, sur ce terrain, le mouvement
ne peut dépasser le symbolique. Les luttes qui traitent la restructuration
pour ce qu'elle est, c'est-à-dire une restructuration de l'exploitation,
quant à elles, demeurent limitées et fractionnées,
en outre l'opposition à la guerre n'est pas immédiatement
leur objet. De notre côté nous insistons sur l'attitude
des dockers américain interrompant leur grève pour charger
les bateaux pour la guerre et celle des quartier ouvrier de Milan nettement
moins pavoiser de “pace” que le centre ville bourgeois.
Nous en demeurons à l'affirmation commune aux deux versions selon
laquelle aucun appel à la “guerre sociale” ne pourra
faire dépasser au mouvement son caractère pacifiste de
fond. Dans les pays du centre, dont il est question, l'opposition à
la guerre ne peut actuellement qu'être un mouvement social et
non une lutte de classe. La forme violente que peut prendre la répression
n'est pas, en elle-même, le critère d'un soulèvement
contre l'ordre social.
En conclusion, il est encourageant de constater que l'accord sur tout
n'est pas forcément nécessaire, si chacun est capable
de faire quelque chose du travail commun.
(Voir plus bas la trauduction du chapitre sur
le mouvement pacifiste)
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«
Il n'y aura pas de paix. A tout moment, durant notre vie entière,
il y aura de nombreux conflits dans des formes
mutantes, tout autour du monde.
Le conflit violent fera les gros titres des journaux, mais les luttes
culturelles et économiques seront plus constantes et en définitive
plus décisives. Le rôle de facto des forces armées
américaines sera de maintenir le monde comme un lieu sûr
pour notre économie et un espace ouvert à notre dynamisme
culturel. Pour parvenir à ces fins, nous ferons un bon paquet
de massacres (a fair amount of killing) ».
Commandant Ralph Peters, " Constant Conflicts ",
Parameters, été 1997.
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§ 1 – En Irak, la guerre actuelle est la première,
à grande échelle, qui a pour enjeu l'accélération
de la mondialisation de la reproduction du capital. Les vestiges des deux
guerres mondiales qui avaient organisé l'époque contemporaine
achèvent de disparaître, tous les pôles concurrents
de l'accumulation capitaliste mondiale sont brutalement redéfinis
dans leur rapport aux Etats-Unis.
DE LA DEFAITE DU
MOUVEMENT OUVRIER A LA RESTRUCTURATION ET A LA GUERRE
§ 2 – La guerre actuelle impose, à
l'échelle planétaire, le contenu et la forme du rapport
d'exploitation capitaliste tel qu'il est sorti de la restructuration née
dans la défaite ouvrière du début des années
soixante-dix. Des Partis Communistes jusqu'à toutes les formes
du gauchisme, du conseillisme et de l'autonomie ; de la révolution
allemande à Mai 68 et l'automne chaud italien en passant par la
guerre d'Espagne, il s'agissait toujours, pour le prolétariat,
de faire valoir une réorganisation de la société
sur la base de sa puissance acquise dans la société capitaliste.
Toutes les vaches n'étaient pas grises, mais toutes étaient
dans le même pré. Les modalités mêmes de reproduction
du capital confirmaient cette puissance comme mouvement ouvrier et identité
ouvrière qui trouvaient leurs marques les plus solides dans les
compromis élaborés dans le cadre national où, de
façon plus ou moins cohérente, se bouclait l'accumulation
du capital. Le prolétariat était la classe du travail associé
et, en tant que tel, il subvertissait les formes d'appropriation et d'exploitation
capitaliste de ce travail associé qui se révélèrent
alors comme limitées. A la demande de se sacrifier pour "
sortir de la crise ", il avait allègrement répondu
que l'obligation au travail salarié méritait seulement de
crever.
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§ 3 – Contre ce vaste mouvement de révoltes
ouvrières, la classe capitaliste releva le défi. De droite
à gauche de cette classe, il s'agissait de faire place nette de
tous les obstacles à la fluidité de l'exploitation et de
sa reproduction. Contre le cycle de luttes antérieur, la restructuration
a aboli toute spécification, statuts, "welfare", "compromis
fordien", division du cycle mondial en aires nationales d'accumulation,
en rapports fixes entre centre et périphérie, en zones d'accumulation
interne (Est / Ouest). Le mouvement ouvrier a disparu et l'identité
ouvrière est devenue un folklore branché. L'extraction de
plus-value sous son mode relatif se devait, dans cette restructuration,
cette lutte des classes, de bouleverser constamment et d'abolir toute
entrave en ce qui concerne le procés de production immédiat,
la reproduction de la force de travail, le rapport des capitaux entre
eux. Aujourd'hui, ce procès ne comporte aucun élément,
aucun point de cristallisation, aucune fixation qui puisse être
une entrave à sa fluidité nécessaire et au bouleversement
constant qu'il nécessite.
§ 4 – Dans ces caractéristiques, la restructuration
est mondiale et crée un monde à son image. Le monde n'est
pas un cadre donné. En ce sens, la mondialisation n'est pas une
extension planétaire, mais une structure spécifique d'exploitation
et de reproduction du rapport capitaliste. La critique de la mondialisation
ne peut être un point de départ de la critique actuelle du
mode de production capitaliste.
§ 5 – De la restructuration du rapport d'exploitation est sorti
un monde nouveau. Là où il y avait une localisation jointe
des intérêts industriels, financiers et de la main-d'œuvre
peut s'installer une disjonction entre valorisation du capital et reproduction
de la force de travail. D'un côté, les fractions ou segments
du cycle mondial global du capital créent un " surmonde "
au niveau des investissement, du procès productif, du crédit,
du capital financier, de la circulation de la plus-value, du cadre concurrentiel.
De l'autre, " ceux d'en bas " ont droit à une assistance
compassionnelle et " ceux d'encore plus bas " aux missions humanitaires.
A termes, le mieux auquel on puisse prétendre est d'appartenir
à cette force de travail collective achetée à vie
contre un revenu social misérable et par là individuellement
et transitoirement exploitée à plus faibles coûts.
Cet uniforme précarisation de la reproduction d'un salariat de
plus en plus dévalué inclut la menace d'être précipité
dans le cercle en dessous. Au dessous, c'est " l'enfer sur terre
" : le " sous-monde " de la misère et de l'exode
rural, des économies parallèles de survie, des camps de
réfugiés. les espaces modernes de la souffrance télévisée
montrent aux citoyens la nécessité des appareils de contrôle
et de sécurité qui gèrent ces flux humains par l'exclusion
et l'injustice ordinaire.
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PETITE GUERRE BARBARE
DEVIENDRA GRANDE (Alain JOXE: "L'empire du chaos")
§ 6 – Dans ce nouveau monde, un peu partout s'installe un système
de répression prépositionné dans une étroite
conformité entre l'organisation de la violence et celle de l'économie
jusqu'à effacer la distinction entre guerre et paix, entre opérations
de police et guerres.
§ 7 – Dans les favelas du Brésil, les prisons des Etats-Unis,
les banlieues des grandes métropoles, les zones franches de Chine,
les contours pétroliers de la Caspienne, la Cisjordanie et Gaza,
la guerre policière est devenue la régulation sociale, démographique,
géographique, de la gestion, de la reproduction et de l'exploitation
de la force de travail. La répression est permanente, non pas partout,
mais partout possible : interventions " coup de poing ", mission
de pacification forcée, missions policières, missions humanitaires.
Il s'agit d'une gestion globale : revenus à la limite de la survie,
sous menace de mort, pour des masses d'individus lancées vers les
villes par la destruction des agricultures, jetables après usage
et massacrées par des paramilitaires ou parapoliciers.
§ 8 – L'espace de ce nouveau monde capitaliste n'est que la
reproduction à toutes les échelles (monde, continents, aires
régionales, pays, métropoles, quartiers) de cet enfer et
de son organisation en cercles. L'exploitation et sa reproduction organisent
une géographie où chaque territoire met en abîmes
la hiérarchisation mondiale. C'était déjà
l'organisation classique de la " jungle américaine ",
de ses villes, de ses ghettos, de ses banlieues proprettes, de ses Disneylands.
A chaque niveau d'échelle, se côtoient et s'articulent :
un noyau " surdéveloppé " ; des zones constellées
de focalisations capitalistes plus ou moins denses ; des zones de crises
et de violence directe s'exerçant contre des " poubelles sociales
", des marges, des ghettos, une économie souterraine du trafic
d'hommes et de femmes contrôlée par des mafias diverses.
§ 9 – Si Trotski définissait le fascisme comme Al Capone
avec les manières du grand capital, aujourd'hui cette formule doit
être renversée, dans ces nouvelles articulations de l'espace
social c'est le grand capital qui a pris les manières d'Al Capone.
Les mafias qui représentent la seule branche du capital international
qui manient à la fois le capital financier et la violence locale
permanente sont les alliés naturels des " gouverneurs de province
" qui entreprennent des guerres bon marché, des petites guerres
de conquête, guerres de voisinage poussées jusqu'à
l'ethnicisation et comportant le massacre et le nettoyage ethnique comme
moyens ordinaires de traitement des exclus.
§ 10 – Il ne s'agit jamais de la mise en forme d'un espace
vierge mais d'une histoire. Le zonage est mouvant, la lutte des classes
le modifie, transforme les niveaux d'insertion, c'est le cadre dans lequel
elle se déroule et simultanément qu'elle construit (les
entreprises quittent l'Indonésie où la main-d'oeuvre est
" trop chère " pour le Vietnam). C'est un cadre constamment
à imposer parce qu'il est constitué par la lutte des classes
elles-mêmes qui peut même momentanément se renationaliser,
chercher à recréer, comme au Brésil, des compromis
au niveau hiérarchique assigné par la totalité. La
lutte de classe modèle et rend mouvante cette décomposition
/ recomposition, elle impose pour chaque espace des marges de manoeuvres
et recrée pour chaque territoire des enjeux de différenciations.
En même temps que la classe capitaliste mondiale et ses fractions
locales imposent mondialement une mise en forme spatiale de l'exploitation.
§ 11 – Après les petites guerres barbares du Kosovo,
de Timor, de Colombie, de Panama, de Somalie, de Bosnie, du Rwanda et
du Zaïre, d'Afghanistan, la guerre actuelle est la première,
à grande échelle, qui a pour objet la mise en forme de cette
nouvelle économie-monde globale qui est l'espace que construit
la restructuration du mode de production capitaliste.
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IRAK : L'ENJEU
Il n'y a plus de Question d'orient (Théo COSME : "Moyen
Orient 1945 2002 - Histoire d'une lutte de classes. Éd. Senonevero)
§ 12 – Israël est, au Moyen-Orient, le fer de lance, un
véritable modèle de la formation d'un tel espace economico-social.
Par sa seule existence, en tant que coupure géographique du monde
arabe, incitation au fractionnnement religieux, stérilisation des
ressources dans l'effort militaire et avant-poste militaire qui a permis
de frapper directement tout essai d'autonomie économique ou politique
de la région, Israël en a signifié le " retard
" et le " sous-développement " .
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§ 13 – Au travers
les guerres de 1948, de 1956, de 1967 et de 1973, ce sont les contradictions
sociales internes du monde arabe qui se développent et se règlent
dans l'affrontement avec Israël. Par l'existence et la pression des
réfugiés palestiniens, la contrainte au développement
imposée par le présence israélienne devient une contrainte
interne aux pays arabes. La trame des rapports sociaux traditionnels se
décompose, se révélant incapable d'intégrer
la masse des réfugiés. Le réfugié palestinien
est désormais un prolétaire a-priori.
§ 14 – Après 1967, tout le prolétariat
du Moyen-Orient est impliqué dans la tourmente que représente
pour lui la crise du modèle de développement autocentré.
Israël, une fois occupés les Territoires, est parvenue aux
limites de son modèle de développement capitaliste "autosuffisant"
fondé sur l'"exclusivisme", la valorisation du travail
"juif" et les financements provenant de la diaspora, et s'engage
donc dans la voie de l'industrie d'assemblage et de la sous traitance,
dans laquelle est utilisée une main-d'oeuvre palestinienne souspayée
: un "petit dragon" qui fonde son économie sur la fixation
d'un rapport de force de puissance occupante. C'est dans ce cadre que
l'OLP, dont Arafat est président à partir du 1969, émerge
comme dernier bastion du nationalisme arabe. Après Septembre Noir
(1970) en Jordanie, l'intervention syrienne puis israélienne au
Liban en 1975 et 1982, les Palestiniens sont progressivement éliminés
en tant que force autonome qui avait déstabilisé les divers
systèmes politiques et sociaux de la région.
§ 15 – En 1973, la guerre ouvre une nouvelle phase dans le
développement du capitalisme au Moyen-Orient. Le choc pétrolier
de 1973-74 en est le début éclatant. Mais l'intoxication
par la rente stérilise la rente. Cette dernière circule
comme revenu dans une économie fondamentalement distributrice,
dans laquelle la force de travail est toujours "trop chère"
et les robinets en or trop nombreux. Avec la rente, la plus-value comme
revenu est déjà donnée et il s'agit seulement de
se l'approprier. La main-d'oeuvre locale est trop prétentieuse
et il faut lui substituer, dans les puits et sur les navires, une main-d'oeuvre
immigrée. Les transferts de salaires modifient alors profondément
toutes les économies locales en même temps que la nécessité
de cette circulation de main-d'oeuvre, outre l'abaissement de son coût,
signifie l'incapacité régionale à reproduire, dans
les rapports capitalistes existants, une classe ouvrière. Le système
entre en crise dans les années 80, étouffé par les
dettes qu'il a accumulé.
§ 16 – Dans cette phase initiale de la globalisation, sur fond
de pétrodollars, Israël et les pays arabes rivalisèrent
dans la manière de reproduire et gérer une force de travail
fondée sur son maintien en situation de relégation aussi
longtemps qu'elle ne se révèle pas inutile et donc éliminée.
La faillite du cadre national arabe et la délégitimisation
de l'Etat sont alors les fondements de la renaissance de l'islamisme.
Il exprime, organise et contrôle la pauvreté en tant que
telle. Il construit le peuple comme une communauté, d'un côté
contre les classes sociales, de l'autre contre le citoyen (les deux Satans).
Les " damnés de la Terre ", dont certains attendaient
la destruction du système capitaliste " occidental ",
sont devenus, à la suite de l'universalisation du mode de production
capitaliste, les " inutiles au monde ", les " pauvres "
qui trouvent l'expression de leur souffrance et la forme communautaire
de leur révolte dans toutes les religions.
§ 17 – La révolution iranienne fut le coup de grâce
du nationalisme arabe. Mais la direction islamique exprima rapidement
que sa principale fonction était le contrôle social et démographique
sur une aire de crise. Elle s'engagea dans une guerre de dix ans avec
l'Irak, dont l'unique but semble d'avoir été l'extermination
réciproque de la population en excès, la mise au pas d'une
classe ouvrière remuante au moment de la révolution en Iran,
d'une main-d'oeuvre essentiellement chiite dans les pétromonarchies
et le sud de l'Irak.
§ 18 – Le nationalisme de l'Irak était lui aussi fondé
sur la circulation de la rente pétrolière. L'Irak ne contestait
pas l'économie de rente, il ne contestait que son aspect "
parasitaire ", la contradiction de son développement consistait
à vouloir faire de la rente le fondement d'une économie
nationale. Il était amené lui-même à plonger
dans une formidable croissance des dépenses militaires. Le caractère
improductif de ces dépenses n'est qu'un aspect particulier de l'absence
d'objectifs et de projets industriels cohérents. L'Irak ne pouvait
qu'espérer une reprise des exportations pétrolières
et ne résista pas à la chute du prix du pétrole sous
les huit dollars le baril. l'Irak de Saddam Hussein n'est pas l'ultime
avatar du nationalisme économique arabe autocentré, il est
le résultat des contradictions et de l'échec, au Moyen-Orient,
de l'intégration rentière régional. Avec le plein
accord occidental, l'intégration rentière avait assujetti
les prolétaires à un projet de développement qui
avait dans la dette extérieure son fondement et qui à la
fin des années quatre-vingt était devenu anachronique. Il
y avait partout des rapports sociaux spécifiquement capitalistes
et nulle part leur dynamique propre de reproduction.
§ 19 – Le résultat de la guerre du Golfe de 1991 a garanti
à l'Irak cette mise à l'écart du marché mondial
à laquelle il aspirait et à laquelle pouvait résister
sa bande de affameurs, gras et en uniforme. Il y a dix ans, les Etats-Unis
résolurent le problème global de la rente à travers
son contrôle par l'Etat américain et les grandes compagnies
pétrolières. La guerre de 1991 réalise l'élimination
nécessaire de la figure autonome du rentier en tant qu'autonomisation
de la rente face à la péréquation générale
du taux de profit. La victoire américaine déconnecte la
fixation, la circulation et l'utilisation de la rente des nécessités,
des enjeux, des rivalités et des caractéristiques spécifiques
(démographiques, historiques, économiques, sociaux, confessionnels),
inhérents aux lieux de production. Ce fut un travail vite fait,
bien fait, au nom de toute la " communauté internationale
".
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LA GUERRE
ACTUELLE
§ 20 – Cette solution globale a pu se stabiliser, mais avec
l'éviction de l'Irak. Si la guerre de 1991 fut encore une guerre
qui s'est jouée sur le plan des rapports inter-étatiques,
l'actuelle se proclame ouvertement comme moment régional d'une
" solution planétaire " aux désordres internes
de la globalisation de la reproduction du capital : l'armée américaine
intervient à Kandahar, à Mogadiscio ou à Bagdad comme
à Los Angeles. Les Etats-Unis imposent à leurs " partenaires
" les nouvelles règles du mode de production capitaliste.
Au Moyen-Orient, comme partout, les intérêts économiques
des Etats-Unis se situent à une échelle d'organisation supérieure
à celle de chaque Etat de la région ou de leur somme. Le
globalisme des intérêts américains impose de déconstruire
les souverainetés nationales et les logiques de voisinage territorial
et de recomposer les éléments nationaux en branches fonctionnelles
à vocation transnationales sur lesquelles s'exerce le " leadership
naturel " des Etats-Unis dans une réunification de ce nouveau
monde balkanisé. " Hostile aux intérêts des Etats-Unis
" désigne tout ce qui peut faire obstacle à la libre
circulation du capital : un chantage absolu sur les autres puissances
économiques, un contrôle absolu de tous les flux. L'Irak,
de par son histoire récente, son poids démographique, sa
capacité de nuisance militaire, ses réserves pétrolières
est l'obstacle incontournable à l'installation de cette configuration.
§ 21 – Si pour les Etats-Unis, l'ennemi est désigné
sous l'appellation de " terrorisme ", il ne s'agit pas seulement
de propagande paranoïde. L'Irak lui-même n'est qu'un moment
dans un processus guerrier d'emblée défini comme récurrent,
l'ennemi n'est plus un adversaire désigné mais la forme
labile d'opposition et de résistance intrinsèques à
la réorganisation de l'exploitation et de sa reproduction.
§ 22 – L'islamisme est l'adversaire parfait tout désigné.
L'islamisme qui fut le comparse des Etats-unis dans la faillite du nationalisme
arabe a disparu comme projet national. L'islamisme actuel résulte
de la remise en cause du cadre national de l'accumulation capitaliste
et de la situation paradoxale de la reproduction de la force de travail
simultanément soumise à des conditions d'exploitation et
de mise au travail relevant d'un cycle mondial du capital et, par cela
même, renvoyée à la " re "création
de conditions et de cadres de reproduction " traditionnels ".
De la Mer Rouge à l'Indonésie ce n'est pas une supposée
contraction du développement capitaliste qui pose problème
mais au contraire l'énorme développement spécifiquement
capitaliste qui y a eu lieu depuis 25 ans. La résurgence de communautés
diverses trouve sa raison d'être dans leur dépendance vis-à-vis
du marché mondial. La situation de la force de travail y est fondamentalement
la même que dans les aires les plus développées :
la force de travail existe face au capital comme force de travail social
globale. Mais alors qu'elle est dans les aires développées
globalement achetée par le capital et individuellement utilisée,
il n'y a pas d'achat global dans les nouvelles périphéries.
D'où l'importance de la disciplinarisation de la force de travail
(pendant de l'ethnicisation de sa reproduction) face à un prolétaire
transformé en pauvre qui revendique la richesse dans un désir
/ haine des Etats-Unis.
§ 23 – De son côté Israël est à nouveau
la contrainte et le fer de lance de l'histoire régionale du capitalisme.
Le sionisme, son capitalisme social-pionnier, sa démocratie blindée,
sont morts ; le " petit dragon " sur le dos de la main-d'oeuvre
palestinienne a fait long feu. L'équilibre sorti de la guerre du
Golfe avait amené Israël à conclure des accords (à
Oslo et à Paris) qui déjà au moment de leur ratification
étaient largement anachroniques. L'éclatement communautariste
de l'Etat israélien, le branchement high-tech de l'économie,
la capacité des autres secteurs à gérer comme micro
flux leurs besoins de main-d'oeuvre à l'échelle locale et
plus massivement celle en provenance d'extrême orient, l'identité
entre son activité militaire et sa politique, assigne à
Israël un rôle tout particulier dans le cadre régional
général dont cette guerre doit accélérer la
mise en place. Déjà, en Israël, la valorisation du
capital est un emboîtement d'espaces. Les mois qui ont précédé
cette guerre sont ceux-là mêmes où ont été
poussés à l'extrême l'indistinction entre guerre et
paix qui caractérise l'Etat israélien depuis sa fondation
et le confinement des territoires occupés. De son côté,
l'Autorité palestinienne était délégitimée
dans le mouvement de concertation continuelle avec la puissance occupante
qui devait la mettre en place, elle devint un racket sur la main-d'oeuvre
intérimaire et sur les ressources provenant de l'aide humanitaire.
La seconde Intifada éclate autant contre l'occupation capitaliste
israélienne que contre l'Autorité palestinienne. Renvoyée
à une mise en ghettos et à des solidarités de proximité,
la société et la lutte palestiniennes s'ethnicisent, ethnicisation
tout à fait moderne. Elle y trouve la capacité de survivre
à un rapport de forces qui la condamne à être celle
d'étrangers partout dans le monde et la sépare du prolétariat
israélien. Même ethnicisée, c'est une lutte de classes
qui oppose l'Etat d'Israël aux Palestiniens et c'est dans cette lutte
entre des classes que partout se constituent conflictuellement les nouvelles
configurations de la reproduction du capital.
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LE MOUVEMENT PACIFISTE.
§ 24 – Le mouvement pacifiste qui s'est manifesté
depuis quelques mois veut préserver de l'horreur de la guerre la
société vue comme l'ensemble de ses victimes civiles potentielles.
Il dénonce et cherche à empêcher l'éclatement
de la guerre comme si celle-ci devait encore devoir éclater. Il
craint le début d'un procés d'explosion en chaîne
destructrices et incontrôlables dont les fauteurs de guerre seraient
seulement inconscients. Continuellement, il répète que la
guerre aura des conséquences imprévisibles. Imprévisibles
? Les manifestants espagnols, italiens ou anglais (et même français)
ont parfaitement fait le lien entre la violence voulue de la réorganisation
sociale du Moyen-Orient et la violence déjà là et
à venir du rapport d'exploitation. Le mouvement pacifiste, en tant
que tel, est strictement à la hauteur de l'enjeu : le compromis,
la gestion sociale de la reproduction de la force de travail et de son
exploitation ne sont plus un soucis spécifique de la classe capitaliste.
La guerre est la forme paroxystique de cette évidence quotidienne
: " on prend les gens et on les jette ". La société
a peur. Le mouvement est pacifiste. Il est contre l'évidence de
la violence inscrite dans la restructuration des rapports capitalistes
et il l'est, maintenant, de façon adéquate à cet
accélérateur de la mise en forme de la restructuration qu'est
cette guerre. Cette violence est tellement évidente qu'elle est
comprise par les bonnes sœurs. Il est un mouvement de masse parce
que précisément il a ces caractéristiques.
§ 25 – Il est pacifiste parce qu'unanimiste, interclassiste,
consensuel. Les manifestants savent que la guerre actuelle est l'expression
d'une violence générale, mais aucun appel à la "
guerre sociale " le fera dépasser ce démocratisme radical
qui le pousse à s'opposer à la guerre comme si elle était
seulement l'expression de la volonté de quelques politiciens dont
ils dénoncent l'illégitimité et l'arrogance. Le mouvement
défend une gestion politique et sociale des conflits, la réalisation
de compromis à toutes les échelles, il est contre l'instauration
de la violence crue, physique et économique, comme régulation
des rapports sociaux, il défend des intérêts bien
concrets et bien réels et il a parfaitement compris la fonction
générale de cette guerre comme paradigme de la mise en ordre
mondiale. Tous les thèmes du mouvement pacifiste en découlent
: la guerre comme un dysfonctionnement, un déséquilibre
qu'il s'agit de corriger par la démocratie, par un sursaut de nos
Etats (mais Chirac, le jour qui a suivi le déclenchement de la
guerre a corrigé sa propre position en reconnaissant de façon
réaliste que le nouvel ordre mondial ne pouvait être anti-américain)
la négociation, le contrôle citoyen des institutions internationale,
la désobéissance civile. Si c'est là qu'il trouve
sa massivité, cela signifie qu'il la doit aussi aux fractures dans
la classe capitaliste mondiale que cette guerre met à jour et à
son adéquation à certaines fractions, il se construit et
existe dans ces fractures qui lui confère son unanimisme en le
légitimant... qu'il le veuille ou non.
§ 26 – Cependant, si la " communauté internationale
" est déchirée par l'acte de force américain,
elle est absolument unie quant aux moyens de la répression mis
en oeuvre dans tous les pays. De ce point de vue, sur le " front
interne ", le paysage international est uniforme. Tous les Etats
écoutent, émus, les appels à la raison des Papes
de toutes les Eglises, mais c'est l'armée ou la police qui intervient
contre ceux qui dépassent le seuil du " symbolique ",
c'est-à-dire ceux qui remettent en cause, dans la vie de tous les
jours, ce dont cette guerre est précisément la mise en forme
accélérée : les transformations du rapport d'exploitation.
§ 27 – La restructuration bouleverse toutes les combinaisons
sociales, tous les rapports sociaux fondés sur le capital, elle
crée une opposition de la société à ces bouleversements
multiples et en chaîne. Le mouvement pacifiste est une opposition
sociale à la restructuration mais il n'est que cela : une opposition
sociale. Il s'oppose au bouleversement de la société, mais
la société n'est que le résultat dernier du procès
de production dans lequel l'origine de ce résultat, le procès
de production comme procès d'exploitation, a été
abolie, s'est évanouis d'elle-même. Il en résulte
cette chose paradoxale : si le mouvement pacifiste est réellement
une opposition à la restructuration, la classe ouvrière
n'a cependant pas manifesté un intérêt immédiat
à y participer. Aux Etats-Unis, les dockers en grève de
la côte Ouest ont continué à charger les navires militaires,
en Grande Bretagne, les trade unions n'envisagent d'utiliser le mécontentement
anti-Blair que pour tenter de régler leurs comptes avec le New
Labour, en Italie les drapeaux " Pace " sont de plus en plus
clairsemés au fur et à mesure que l'on s'éloigne
des centre-villes et la CGIl est plus que timide dans ses appels à
la grève. Ce paradoxe est celui de la généralité
sociale qui, dans dans sa constitution achevée, efface son propre
procès de réalisation comme résultat du procès
de production. Lutte de classe et mouvement social ne s'excluent pas,
ils se compénétrent, mais ils ne s'identifient jamais. Dans
l'opposition à l'unipolarité américaine, le pacifisme
a mis en forme une opposition conforme à la restructuration où
la lutte de classe a disparu dans son résultat : le mouvement social.
A suivre : " De la restructuration
du rapport d'exploitation à la communisation "...
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LE MOUVEMENT PACIFISTE
Version italienne
Le mouvement pacifiste qui s’est manifesté
au cours de ces mois veut épargner les horreurs de la guerre à
la société vue comme l’ensemble des victimes civiles
potentielles. Il dénonce et cherche à empêcher l’éclatement
de la guerre comme si celle–ci devait encore vraiment éclater.
Il craint l’amorce d’un processus d’explosions en chaîne
imprévisibles, destructrices et sans fin, dont les partisans de
la guerre en Irak seraient seulement inconscients. Le mouvement pacifiste
correspond exactement à la disparition du terrain sur lequel se
sont construits les « compromis historiques » entre le
capital et le travail, au moment où la gestion sociale de la reproduction
de la force de travail et de son exploitation ne sont plus l’affaire
de la classe capitaliste. Dans ce cadre, la guerre n’est que la
forme paroxystique d’une expérience sociale répétée
en continu : on prend les gens et on les jette après les avoir
réduits en morceaux. Qui voit sa propre existence matérielle
constamment menacée par le mouvement de l’Économie
craint toujours les grandes opérations de « mise en ordre »
que nécessite le rapport social. Le mouvement pacifiste est le
mouvement de la peur face à ce qui se présente devant la
société comme despotisme en folie de la machine économique
qui se déploie de façon systématique sur l’univers
des relations sociales et de l’espace naturel mortellement menacé.
Ce mouvement est contre la violence inscrite dans la restructuration des
rapports capitalistes – une violence d’une telle évidence
aujourd’hui qu’elle frappe même les « bonnes sœurs
» –, contre l’accélération de la mise
en forme de la restructuration qu’est cette guerre. Les manifestants
américains et européens, moyen–orientaux et australiens,
comprennent la relation qui existe entre la violence indirecte de la réorganisation
sociale du Moyen–Orient et la violence à venir du rapport
d’exploitation. Ce mouvement est un mouvement de masse précisément
parce qu’il a ces caractères.
Néanmoins, ce mouvement est pacifiste, unanimiste, interclassiste
et suintant d’esprit consensuel. Il témoigne de ce que la
guerre actuelle est l’expression de la « guerre civile globale
», mais aucun appel à la « guerre sociale » le
mettra en route autre que ce « démocratisme radical »
qui le porte à s’opposer à la guerre, comme si elle
était seulement l’expression de la volonté d’une
faction politique dont on dénonce l’absence de légitimité
et l’arrogance. Le mouvement pacifiste se prononce en faveur de
la régulation des rapports sociaux, de la gestion politique et
sociale des conflits, du compromis à tous les niveaux, contre l’instauration
d’une violence sans phrase physique et économique : il est
contre la guerre comme négation déclarée de cette
perspective, comme disfonctionnement, déséquilibre, à
corriger à travers la démocratie, par un sursaut de dignité
des États et des organisations internationales – mais Chirac,
dès le lendemain de la première attaque, a corrigé
sa position diplomatique, en admettant avec réalisme que le nouvel
ordre mondial ne pouvait être anti–américain –,
procédant d’un « contrôle des citoyens »
et de la désobéissance civile.
Qui a pour programme de faire « un bon paquet de massacres »
afin de « maintenir le monde comme un lieu sûr pour notre
économie et un espace ouvert à notre dynamisme culturel
» (1) sait fort bien que le « désaccord » peut
légitimement s’exercer dans les « formes démocratiques
», et il a déjà, de manière tout aussi légitime,
demandé à la police de traiter à sa manière
les questions de sécurité intérieure, au moyen de
la campagne internationale de durcissement de la législation sur
l’ordre public, qui a suivi le 11 septembre. Il ne peut pas tolérer
que cette « sécurité » vienne à être
menacée dans les lieux desquels émanent l’économie
et son « dynamisme culturel ». L’appareil policier se
déploie dans la mesure où il compte sur la poursuite de
la théâtralisation prévisible de la protestation,
parce que cela lui donne le loisir de mettre en scène le scénario
connu de sédation de la révolte annoncée, ordonnée
et prévisible de qui agite la désobéissance et se
donne des objectifs symboliques. Il faut déserter cette mise en
scène.
Le pacifisme est un élément de faiblesse mortelle face à
l’évidence d’une « communauté internationale
déchirée » par le coup de force des États–Unis
mais tout à fait uniforme quant aux moyens de répression
policiers mis en œuvre dans tous les pays qui unifient profondément,
sur le « front intérieur », le paysage politique international
: à San Francisco comme à Milan, au Caire comme au Yemen,
les gouvernants accueillent avec émotion les « appels à
la raison » des papes de toutes les Églises, puis envoient
leurs bandes en tenues anti–émeutes contre ceux qui cherchent
à faire valoir cette raison, quand leurs actions dépassent
le niveau du « symbolique », c’est–à–dire
quand, au lieu de se limiter aux modes et aux temps du canonique «
dimanche de la vie », ils mettent en discussion ce qui, dans la
vie de tous les jours, a préparé la guerre et la met aujourd’hui
sur les ondes ; toutes les fois, par conséquent, où le mouvement
exprime ce qu’il est : le mouvement de la société
qui a peur d’elle–même, de la forme qu’a pris
en elle le rapport d’exploitation.
Aux États–Unis, en Angleterre et en Espagne, dans tous les
pays qui se sont lancés dans l’entreprise économico–militaro–humanitaire
de ré–unification du nouveau monde, les luttes de masse sont
déjà contraintes à assumer divers caractères
: les caractères de l’opposition éthico–politique
qui se souvient des « horreurs » de la guerre et ne veut pas
que celle–ci soit menée au nom des « bons et simples
citoyens » ; les caractères de la désobéissance
civile et des opérations qui visent à démasquer une
guerre motivées par des intérêts économiques.
Enfin, les luttes de masse assument les caractères du soulèvement
contre l’ordre social du simple fait qu’elles sont déjà
traitées comme tel.
(1) Cité par A. Joxe,l’Empire du chaos,
éd. la Découverte, Paris 2002, p. 136.
Traduction : C. Charrier |
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