Mise en ligne : 15 avril 2003

 

15 avril 2003

la Matérielle

 
     
(Deuxième partie)
   
     

 

fin de la première partie

 

Six mois, six numéros et cent feuilles… c'est le bilan quantitatif de la première partie de la Matérielle que j’arrête aujourd’hui.


Le système des « feuilles épisodiques » s’est avéré être une forme de publication bien adaptée au type de travail qu’a effectué la Matérielle et à la diffusion par l’intermédiaire d’Internet. Il aurait dû être couronné par un publication sous forme de revue regroupant plusieurs numéros et vendue en librairie – une étape que je ne peux réaliser aujourd’hui faute de moyens – ce sera peut–être pour une autre fois. Il s’est montré également bien adapté comme complément du web–magazine qu’était de fait le site de la Matérielle, en lui donnant une chronologie que ne rend pas forcément un site électronique qui donne tout à lire (à voir) en même temps.


Le bilan qualitatif est en revanche mitigé car le tamisier n’a pas toujours réussi à séparer le bon grain de la critique et l’ivraie de la polémique : je veux dire l’excessive focalisation de la Matérielle sur le travail de Théorie communiste, jusqu’à devenir une chronique régulière qui s’est emballée à partir du numéro 4 (février 2003) avec l’aigreur des propos qui en est résulté de ma part. Jusqu’au dernier numéro. la Matérielle est tombée dans le piège qu’elle s’était elle–même tendu.


la Matérielle n’a prise aucune initiative théorique propre de nature à la sortir de son « sommeil criticiste » ; les deux textes qui auraient pu le faire : Notre époque (la Matérielle n°3) et la Cakewalk des « faucons » de la classe capitaliste américaine, (la Matérielle n°5), sont provisoires ou inachevés.


Cela n’a pu qu’amoindrir la portée des critiques que la Matérielle était en mesure d’adresser aux divers courants actuels de la théorie de la révolution communiste dans leurs présupposés essentialistes et/ou spéculatifs. Cela a contribué à enfermer celles–ci dans la problématique de ces courants au lieu de développer positivement ce que ces critiques étaient en mesure d’apporter à la théorie de la révolution communiste.


Ce n’est pas un échec, mais ça lui ressemble… il était donc temps de baisser le rideau et de tourner la page pour repartir sur de nouvelles bases. C’est désormais chose faite.


Malgré cette suspension de séance, les deux questions « programmatiques » de la Matérielle demeurent plus que jamais valables :


1) Comment une chose telle que la théorie de la révolution communiste est–elle seulement encore possible, après la caducité théorique du Sujet prolétarien, moyennant la disparition de l’existence réelle de la classe prolétaire comme sujet politique ?


2) Comment le conflit de la classe capitaliste et de la classe prolétaire agissant strictement en tant que classes de cette société pour défendre la matérialité de leurs conditions respectives de vie, peut–il se produire historiquement comme révolution et communisation immédiate de la société ?


Deux questions auxquelles je peux aujourd’hui ajouter une troisième qui peut servir utilement de médiation entre les deux premières :


3) Comment l’état actuel du monde s’inscrit-il dans la reconfiguration du procès de subordination de la classe prolétaire par la classe capitaliste ?

 

Christian Charrier

 
   
   
   
lamaterielle@tiscali.fr
 
   

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